Mon histoire :Pfff ! Vraiment ? C'est tellement trop personnel comme question !
À bien y penser, j'ai dit de mon propre gré ma taille de bonnets plus haut... J'espère que le directeur est une femme! Ou gay... Bref, je me dévoile au grand jour...
Je suis née dans une petite banlieue, près d'un parc, avec des enfants de mon âge tout près et sur une rue pas très fréquentée. L'endroit parfait pour y élever des enfants, me direz vous. Enfin presque... Mes parents étaient très amoureux. Ils étaient tous les deux humains, sans caractéristique spéciale. J'ai toujours été une petite fille excitée, qui courait partout en agitant des bras. J'étais surtout imprévisible. À cause de tout ça, je me cognait souvent et tombait aussi, sans prévenir. J'étais super maladroite ! Mais à chaque fois que je me faisais mal, mon père était là pour me dire sa chanson secrète qui chassait tous les bobos.
" Sourire, c'est le secret du bonheur, ça chasse tous nos malheurs. Sourire, ça nous rempli de joie et pas seulement pour toi. Alors souris, et tu auras la belle vie !"
Je l'adorais mon père. Il était doux, toujours ouvert à tout. Il me consolait, prenait soin de moi. "Le meilleur papa de l'Univers !" m'entends-je encore dire.
Un jour, un tragédie arriva. J'avais 10 ans et je me promenais dans le parc avec mon père. C'était un mois de décembre glacial, mais ce jour là, il faisait plus doux. La neige avait un peu fondue la veille et elle s'était transformée en glace pendant le nuit. Mais moi, je n'étais plus capable de rester à l'intérieur. Il FALLAIT que je prenne l'air ! J'avais convenu avec ma mère que je sortais prendre une marche pour aller au parc. J'étais sur le point de sortir quand ma mère demanda à mon père d'y aller avec moi. Elle ne me faisait pas trop confiance, maladroite comme j'étais ! Alors je partis avec mon père, pour une loooongue marche de 15 minutes. Nous avions l'habitude de marcher ensemble. Lui aussi n'était pas capable de rester confiné dans un espace clos. Parfois je me demande si il était vraiment un humain... Il me semble qu'il avait une passion très forte pour le sport, qu'il m'a transmise. Bref, nous marchions, regardant les flocons de neige tomber. Puis, je lançai le défi à mon père de "celui qui court le plus vite". On le faisait souvent et la plupart du temps, il gagnait parce que je n'étais pas assez vite -et parce que je tombais...-
Cette fois là, pendant que j'écoutais mon coeur battre, mes pieds claquer sur le par-terre de neige, j'aperçu un petit chien, blessé au milieu de la route. Je m'arrêtais, sec. Le sang battant dans mes tympans, je m'approchai du petit chien. Je le ramassai doucement et puis me relevai, prête à partir pour mon prochain sprint, le sang tambourinant encore dans mes oreilles.
Jamais je n'entendis les pneus de la voiture crisser, jamais je n'entendis mon père s'approcher en courant, jamais je n'entendis le choc de mon corps tombant dans l'autre voie de la petite route. La seule chose que je pus voir, c'était le corps de mon père, projeté par la BMW noire, s'écrasant sur la route. Tout ce sang, partout sur la neige blanche. Je me suis rapprochée en traînant mon corps lourd, tellement lourd. Je me suis agenouillé devant mon père. Il toussotait. Du sang sortait de sa bouche. Tellement trop de sang... Il me regarda, le sourire au lèvres qui illuminait ses yeux, bruns comme les miens. Il commença à chanter sa formule magique, doucement, dans un chuchotement presque imperceptible.
" Sourire, c'est le secret du bonheur, ça chasse tous nos malheurs..."
Avant de m'en rendre compte, je continuais :
" Sourire, ça nous rempli de joie et pas seulement pour toi. Alors souris, et tu auras la belle vie ..."
Il sourit, autant qu'il le pouvait, de plus belle. Il me chuchota :
" Et tu l'auras ta belle vie ma grande..."La vie le quitta, commençant par ses yeux pétillants, ses lèvres toujours souriantes et finissant par sa poigne de fer, qui me retenait les mains, mais je crois qu'elle retenait mon chagrin aussi, car lorsqu'il me lâcha, mes larmes coulèrent, tel un torrent.
Paralysée, la seule chose qui sorti de ma bouche grande ouverte fût :
"Papa..."En un chuchotement qui se perdait dans le bruit du moteur, repartant à toute allure...
...
Je ne suis pas sûre d'être capable de continuer... Ça fait étrange de mettre sur papier mon histoire, ma peine et mes sentiments, car je n'ai pas l'impression que j'en mets pas assez. Je n'ai pas l'impression que ça illustre mon cauchemar. Mais j'imagine que ça vous donne l'image globale.
Le coupable a été arrêté quelques jours après l'incident. C'était un jeune homme de 18 ans, un Gisher. D'après sa version des faits, il avait dérapé et n'avait jamais vu l'homme sauter devant sa voiture. Il a été déclaré non-coupable... Plus tard, j'ai appris que ses parents, des gens très riches et importants, étaient proches du juge qui a déclaré non-coupable l'assassin de mon père.
Ma mère était inconsolable. Elle restait la plupart du temps enfermée dans sa chambre, attendant surement quelqu'un qui lui dirait que ce n'était qu'un cauchemar. Pendant deux ans, je me suis débrouillée toute seule pour survivre à la mort de mon père. Je ne pouvais pas baisser les bras, pas temps que ma maman serait encore sous le choc. Je n'ai pas pleuré à ses funérailles, je n'ai pas pleuré sa mort du tout. Ma mère avait assez de larmes pour nous deux.
J'ai été aux petits soins avec ma mère. Je lui faisais à manger, je l'habillais, je faisais le ménage dans la maison, les tâches ménagères. Peu à peu, mon côté surexcité s'est estompé, laissant place à celui d'une fille mature et réconfortante. Calme, surtout calme. Mais en moi, quelque chose voulait crier "Cours !! Dépense cette énergie, cette peine en faisant quelque chose !". Mais je souriais toujours, tout le temps pour donner me donner de l'espoir, de la force et aussi pour en donner à ma mère.
Lorsque je lui ai annoncé que j'avais reçu une lettre de Arbitrium, ma mère est revenue du pays des morts. Pourquoi ? J'en ai aucune idée. Mais, une partie d'elle était restée là-bas. Elle était devenue sévère, froide et dure.
Lors de ma première année, ma mère m'avait obligée à choisir comme choix de cours la musique. Mais moi, j'y connaissais rien en musique ! Et en plus, elle m'avait forcée à prendre philosophie... Pfff... ça a été la pire année scolaire de toute ma vie ! J'avais accepté ces contraintes... "Et si ça la faisait redevenir comme avant ?", m'étais-je dit. Alors, pendant ma première année a Arbitrium, je suis restée assise sur mon derrière, à essayer de comprendre quelque chose dans "le sens de la vie" et dans "Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La"... Ma seule envie était de m'échapper par la fenêtre et courrir avec mon père dans la cours d'école.
Durant ma première année, ma mère m'a obligée à passer le test des Aviens. Et j'ai lamentablement échoué... Ma mère m’a fait un sermon là- dessus. Que j’avais fait par exprès pour échoué, juste pour lui faire mal. Mais elle ne comprenait pas que cette race n’était pas faite pour moi ! Je détestais la philosophie ! Je lui ai pardonné assez vite de m’avoir chicanée pour quelque chose que je n’y pouvais rien. Après tout, elle ne pouvait pas comprendre, elle était humaine…
L’année d’après, elle avait bien compris que je ne voulais plus aller en philosophie. Donc, elle m’a inscrite en cuisine et en musique. Puisque j’avais enfin démistifié la clé de sol, je m’étais bien amusée en musique. Mais en cuisine… Je n’arrêtais pas de faire des dégâts et de me tromper dans les recettes proposées ! J’étais trop maladroite et tête-en-l’air… J’ai passé le test des tanuki, sous la demande de ma mère. Encore une fois j’ai échoué. Ma mère ne m’a pas fait de sermon cette fois là, sûrement trop découragée par ma performance…
Ma troisième année au secondaire s’est passée rapidement. Ma mère m’avait inscrite en science et en musique. Encore une fois, j’étais ennuyé par ce cours. Mais je donnais tout mon cœur à l’ouvrage pour que ma mère soit fière et que pour enfin je trouve ma voie. À la fin de l’année, j’ai essayé de passer le test des Élémentaires. Lorsque j’ai appris que j’avais, pour une troisième fois échoué, j’appréhendais la réaction de ma mère. Qu’allait-t-elle penser de moi ? Lorsque je lui ai annoncé la nouvelle, elle m’avait dit d’arrêter de passer ces tests inutile, que je ne trouverais jamais ma voie parce que j’étais destinée à rester humaine. Je fus profondément touchée ,mais je pris sur moi-même et souris en disant qu’elle avait raison.
Lors de ma quatrième année à Arbitrium, j’ai demandé à ma mère si je pouvais faire du sport. Je m’en rappelle encore de comment elle avait réagi. Son visage s’était crispé de douleur, de rage et de peine. Elle s’était rapproché de moi et m’avait giflé pour ensuite me crier que jamais je ne serais faite pour le sport, que seul des gens comme celui que j’avais tué le pouvait. J’étais pétrifié. Je savais qu’elle parlait de mon père. Elle pensait que je l’avais tué? Elle savait que c’était le maudit Gisher ! Sans riposter, je lui souris et je lui dit que pour cette troisième année au secondaire, je reprendrais la science. Je suis monté dans ma chambre, j’ai pris mes affaires et je suis partie de chez moi.
Sur mon trajet, j’ai pleuré, beaucoup. Je me suis excusé pour avoir fait du mal à ma mère en lui enlevant son mari… Je voulais retrouver ma mère d’avant ! Celle qui me disait qu’il n’y avait rien à craindre et que je pouvais être ce que je voulais. Et en ce moment précis, je voulais être celle qui s’était fait frapper par cette BMW. Je suis arrivée dans un parc, où j’ai rencontré un drôle de personnage. J’ai eu une discussion, longue, très longue avec lui. Cette rencontre allait changer ma perception de la vie. Je vous épargne les détails, car cette demande d’admission est déjà trop longue à mon goût !
Je suis retourné chez moi, et sans le dire à ma mère, je me suis inscrite en sports. J’étais heureuse, souriante et pour une première fois dans ma vie du secondaire, moi-même !
Nous sommes rendus à aujourd'hui dans mon histoire. Je ne sais pas à quoi va ressembler mon futur, mais je sais qu'il s'annonce plutôt bien. Cette année sera mon année et je suis sûre qu'à la fin, je serais ce que j'ai toujours voulu.